La politique Macron / Barnier censurée

Yan Chantrel - La politique Macron / Barnier censurée

L'Assemblée nationale vient de censurer le gouvernement de Michel Barnier.

En nommant Michel Barnier, avec l’approbation du Rassemblement National, le Président de la République a choisi, volontairement, de contourner les résultats de l’élection législative et de trahir le Front républicain.

Ce déni democratique initial du Président de la République s’incarne par sa volonté de poursuivre, coûte que coûte, et au prix d’un déficit record, sa politique économique inégalitaire sanctionnée dans les urnes en juillet.

Sur le Projet de loi de financement de la sécurité sociale, le gouvernement Barnier a écarté toutes nos propositions qui étaient guidées par deux préoccupations majeures : exonérer d’effort les classes populaires et les classes moyennes d’une part et mettre à contribution les plus aisés, les très grandes entreprises et le monde de la finance d’autre part.

Lors des discussions budgétaires, celui-ci a préféré entrer en négociation exclusive avec le Rassemblement national et cédé aux plus viles obsessions de l’extrême droite : une nouvelle loi immigration, après la débâcle politique et morale de l’an dernier et une réforme de l’Aide médicale d’État. C’est une trahison du front républicain qui s’est exprimé en juillet dernier.

Nous avons déposé lundi avec l’ensemble de la gauche une motion de censure contre le gouvernement de Michel Barnier. Cette motion de censure est l’outil institutionnel à notre disposition quand le gouvernement passe en force en utilisant le 49.3.

La solution politique permettant la stabilité, le changement de cap politique et l’apaisement dont le pays a besoin est la désignation par le Président de la République d’un Premier ministre de gauche s’engageant sur les chantiers prioritaires du Nouveau front populaire, arrivé en tête lors des dernières élections législatives : pouvoir d’achat, retraites, défense des services publics, urgences climatiques, logement, justice sociale.

Ce Premier ministre aura la responsabilité de construire avec le Parlement, ainsi qu’avec les partenaires sociaux, une méthode, un chemin de dialogue et d’actions concrètes.

La réalité institutionnelle est qu’aucune force politique n’est à elle seule majoritaire et que la méthode doit être celle du compromis texte par texte comme nous l’avons proposé dès l’été avec nos partenaires du Nouveau Front Populaire.

Nous y sommes prêts.