Déplacement en Côte d'Ivoire
En déplacement en Côte d’Ivoire, j’ai pu longuement échanger avec la ministre de la Culture et de la Francophonie ivoirienne, Françoise Remarck, ainsi qu’avec différents acteurs culturels qui font vivre concrètement la diversité de notre francophonie.
La Côte d’Ivoire est un pays multi-ethnique et multilingues (une grande partie de la population parle 2-3 langues). Dans ce contexte, le français continue de jouer un rôle de langue fédératrice.
La ville d’Abidjan est une ville très cosmopolite avec une grande ouverture au monde. La scène culturelle y est très riche et très orientée vers la culture populaire.
Face à l’hégémonisme culturel anglo-saxon qui se renforce, à l’ère d’internet et des plateformes numériques, il est plus que temps pour les francophones de faire vivre concrètement un sentiment d’appartenance et de mettre en mouvement une communauté d’intérêts.
En 2012, le rapport sur la Francophonie : action culturelle, éducative et économique rédigé par le député Pouria Amirshahi mettait déjà en avant la nécessité de faire vivre cette communauté d’intérêt à travers des propositions concrètes restées, malheureusement, lettres mortes.
Au cours de mes différentes rencontres, je ne peux que constater l’absence de cap, de réelle stratégie et de volonté politique visant à faire vivre une réelle coopération multilatérale francophone rayonnante.
Comme le proposait le rapport du député Pouria AMIRSHAHI cette coopération pourrait se concrétiser notamment par l’ouverture de notre réseau (Instituts français, IFRE,…) aux autres nations francophones afin de démultiplier nos forces ou la mise sur place d’un programme de mobilité étudiante francophone de type Erasmus.
Face à une politique guidée par des impératifs politiciens souvent démagogiques et vexatoires pour les ressortissants de nos pays alliés, il est temps d’agir en confiance et respect vis-à-vis de nos alliés francophones en instaurant un visa francophone afin de faciliter la mobilité des jeunes, universitaires, acteurs économiques et culturels au sein de l’espace francophone.
Les défis de notre temps nécessitent de renforcer nos liens et d’agir de concert notamment afin de réguler les géants du numérique et permettre l’expression et le financement de la diversité culturelle francophone.
Face à cet enjeu spécifique, j’organise un colloque le 3 octobre prochain au Sénat afin d’identifier les problématiques posées par cet hégémonisme culturel numérique et les moyens pour y remédier ensemble à travers notamment la formation d’une coalition internationale sur le sujet.